Du secteur public au secteur privé

Redéfinir le renforcement des capacités

Chez SCMS, nous percevons l'amélioration de la croissance économique, l'expansion du leadership politique et la croissance des secteurs privés des pays en développement comme une occasion de dépasser les modèles traditionnels de formation et de renforcement des capacités qui se concentrent excessivement sur le secteur public. Pour réagir à cela, nous créons des programmes innovants pour renforcer à la fois les chaînes d'approvisionnement des secteurs public et privé.

Éduquer la prochaine génération

Le SCMS s'est associé aux universités publiques et privées pour contribuer à éduquer la prochaine génération de professionnels de la logistique pour la santé publique. À l'échelle mondiale, nous avons établi des partenariats avec plus de 20 universités dans 11 pays (le Botswana, l'Éthiopie, le Guatemala, le Honduras, la Namibie, le Nigeria, Panama, la Tanzanie, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe) pour développer un programme d'études sur la chaîne d'approvisionnement et l'intégrer aux programmes universitaires existants. Au Nigeria, une formation initiale a été mise à disposition en ligne, et au Vietnam, nous avons participé à l'élaboration de vidéos de formation.

Développer la gestion de la qualité à l'échelle locale

D'après les estimations, entre 10 et 25 % des produits pharmaceutiques utilisés dans les pays en développement sont de qualité inférieure ou fasifiés.* La politique du Partenariat pour la gestion de la chaîne d'approvisionnement (PFSCM-Partnership for Supply Chain Management) est de ne fournir que les produits qui répondent aux normes de qualité appropriées et sont adaptés à l'emploi, qu'ils soient produits à l'échelle locale ou internationale. Ceci est accompli par le biais d'inspections du fabricant et de la chaîne d'approvisionnement, d'un échantillonnage et de tests de la qualité des produits et d'un examen des documents. La capacité de s'approvisionner localement auprès de sources qui respectent ces exigences de qualité présente l'avantage de réduire les délais, les coûts de transport et de soutenir les économies locales.

Depuis le lancement du SCMS, l'Unité d'assurance qualité (UAQ) a effectué 185 inspections de fabricants, grossistes et entrepôts dans 21 pays (y compris les États-Unis), et a examiné plus de 300 dossiers sur les produits, allant des produits pharmaceutiques aux kits de dépistage rapide, en passant par les aliments sur ordonnance et les kits de circoncision masculine. Plus de 250 produits ont été approuvés pour des achats directs. Ce travail de pré-qualification assidu a permis de sécuriser la chaîne d'approvisionnement, et aucun produit contrefait ou falsifié n'y a jamais été détecté. Une étude réalisée par l'Institut William Davidson de l'université du Michigan a évalué l'impact économique local du PFSCM dans quatre pays où le SCMS était actif, dont l'Éthiopie, le Kenya, le Mozambique et la Tanzanie. En conséquence directe des évaluations de l'UAQ du SCMS, 80 % des fournisseurs interrogés ont déclaré avoir établi de nouvelles procédures opérationnelles standard (SOP) depuis le début de leur coopération avec le SCMS. Les enquêtes des fournisseurs effectuées par le SCMS indiquent majoritairement que l'application de ces normes mondiales de qualité s'est traduite, pour de nombreux fournisseurs, par une amélioration de leur compétitivité à l'échelle mondiale et locale.

En Éthiopie, le SCMS a été officiellement reconnu par le bureau de santé de la ville d'Addis-Abeba pour « son parrainage et ses efforts inlassables pour promouvoir la gestion de la qualité en laboratoire. » La coopération entre le projet et le personnel du bureau a amélioré leurs opérations de laboratoire, ce qui leur a permis d'obtenir une certification ISO pour leur laboratoire régional, un accomplissement majeur, reconnaissant leur respect des normes internationales les plus strictes.

Pour réduire au maximum la dépendance à l'égard des centres de tests étrangers, le SCMS a travaillé avec l'école de pharmacie de l'université d'Addis-Abeba pour renforcer les capacités locales en matière d'assurance qualité pharmaceutique et de contrôle de la qualité. Dans le cadre de cet effort, l'USAID a fourni à l'école un équipement de contrôle de la qualité répondant aux normes de l'industrie. L'école reçoit et teste maintenant des produits pharmaceutiques pour la première fois.

*Aide-memoire No. 275 de l’OMS.

Promouvoir les normes internationales auprès des fournisseurs locaux

Le fait d'acheter localement permet de soutenir les économies locales, de renforcer les institutions et les entreprises locales et de fournir un accès rapide aux produits qui se trouvent déjà dans le pays.

Pour répondre aux normes rigoureuses de l'USG, le SCMS inspecte et pré-qualifie les fournisseurs de produits, et encourage une amélioration continue. Pour pouvoir travailler avec le SCMS, de nombreuses sociétés doivent d'abord investir leurs propres temps et ressources financières pour améliorer leurs processus opérationnels et leurs niveaux de service. Pour les produits de laboratoire, le SCMS a pré-qualifié 26 fournisseurs locaux au Burundi, en RDC, en Haïti, au Nigeria, en Ouganda et en Zambie. Globalement, environ 80 % des besoins mensuels en produits de laboratoire du projet sont obtenus à partir du marché local.

Les prestataires internationaux de services de fret et de logistique (F&L) du projet font appel à des sociétés de transport locales pour livrer les produits dans certaines des régions les plus difficiles d'accès au monde. Pour le développement de nouveaux partenariats, le service de F&L travaille avec les sociétés locales en vue de hisser les niveaux de leurs processus d'affaires jusqu'aux normes internationales, en fournissant une formation aux bonnes pratiques de distribution.

"Cette formation permet de changer l'attitude des pharmaciens dans les hôpitaux, car ils ne seront plus uniquement chargés d'administrer les médicaments, ils contribueront aussi à renforcer la gestion des achats qui, ajoutée aux activités cliniques, favorisera le confort du patient et encouragera une utilisation rationnelle des médicaments.”

—MSc. BESSIE OROZCO R. MAF, QF FACULTÉ DE CHIMIE ET DE PHARMACIE UNIVERSITÉ DE SAN CARLOS AU GUATEMALA