Les centres de distribution régionaux, un succès en matière d'innovation
Des centres de distribution régionaux (CDR) ont été établis au Ghana, au Kenya et en Afrique du Sud pour rapprocher les médicaments vitaux de ceux qui en ont besoin, protéger les chaînes d'approvisionnement nationales fragiles de la surcharge et réduire les délais. Les CDR ont été conçus pour réagir plus rapidement que tout ce qui existait auparavant dans le secteur public—une livraison de produits se comptant en quelques jours, semaines ou mois plutôt qu'en trimestres ou années. Les CDR ont permis de séparer efficacement l'approvisionnement en produits des fabricants et la demande des clients particuliers, ce qui a entraîné de nombreux avantages, en permettant:
Le partenaire du SCMS, Imperial Health Sciences (IHS, anciennement RTT) a créé les CDR pour qu'ils soient utilisés par le SCMS et d'autres clients
*Selon l'analyse du SCMS.
Une avancée majeure dans l'accès aux ARV : L'autorisation provisoire de la FDA
Avant le PEPFAR, l'un des obstacles les plus importants au développement rapide de la thérapie antirétrovirale (TARV) dans le monde en développement était le prix des ARV. Agissant en vertu d'un mandat du Congrès, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a modifié son processus existant pour créer un système unique d'autorisation provisoire de versions génériques d'ARV de marque, pour des achats par le PEPFAR. En 2005, 12 de ces médicaments ont reçu une autorisation définitive ou provisoire ; au 30 juin 2015, 187 médicaments étaient autorisés. La croissance exponentielle de la disponibilité des ARV génériques et de l'achat d'ARV a permis au gouvernement des États-Unis d'économiser des centaines de millions de dollars sur le coût des ARV et de sauver des millions de vies. Tout au long de la durée du projet, les ARV génériques ont représenté 97 % de l'ensemble des ARV achetés par le SCMS.
Fournir un nouveau paradigme pour les programmes relatifs à la CMMV
En 2009, l'USAID a demandé au SCMS de fournir des trousses de circoncision masculine médicale et volontaire (CMMV) basées sur les spécifications du Groupe de travail technique sur la circoncision masculine du PEPFAR. Le SCMS a identifié les fournisseurs, et a travaillé en étroite coopération avec ces derniers pour maximiser la disponibilité des produits et négocier une réduction de prix de 30 % sur les trousses de CMMV à usage unique. Nous avons également examiné les processus du fabricant pour identifier les goulots d'étranglement—ce qui a permis de doubler la capacité et d'accroître l'utilisation d'autres modes de transport pour faire baisser de manière radicale les coûts et réduire au maximum les délais de livraison.
Des pratiques logistiques efficaces et flexibles étaient essentielles pour atteindre un développement sans précédent de cette procédure chirurgicale et assurer un flux continu de produits pour soutenir les programmes de CMMV. Les diverses interventions logistiques du projet ont joué un rôle crucial pour assurer la disponibilité des produits tout en économisant du temps et de l'argent.
Gérer les déchets médicaux liés à la CMMV grâce à une nouvelle boîte à outils
En coordination étroite avec l'USAID, le SCMS a élaboré une boîte à outils pour la gestion des déchets médicaux (GDM) liés à la CMMV. Les partenaires du projet ayant collaboré à cette initiative comprennent Population Services International, JHPIEGO, Futures Group et le département de la Santé environnementale du ministère de la Santé du Swaziland. Basée sur les normes nationales sud-africaines, les meilleures pratiques internationales et le modèle de GDM du SCMS, cette série complète d'outils fournit des directives sur la manière de construire une infrastructure de GDM opérationnelle, d'améliorer la capacité des effectifs, d'aider les parties prenantes à gérer les déchets générés par les procédures de CMMV, en particulier pour les campagnes utilisant des trousses de CMMV jetables.
Élaborer un nouvel outil de prévision pour les laboratoires, par le biais d'un partenariat public-privé
La logistique est un processus axé sur les données. Avec l'appui financier de l'USAID, le SCMS a travaillé avec la direction technique de l'USG et Clinton Health Access Initiative (CHAI) pour développer l'outil de quantification ForLab afin d'aider les programmes de laboratoire à estimer leurs besoins en produits. Des prévisions inexactes peuvent entraîner un gaspillage d'argent et de produits — ou pire, des ruptures de stocks. ForLab est un outil unique qui regroupe quatre points de données clés—morbidité/démographique, service, logistique et consommation—pour une estimation plus précise des besoins en produits de laboratoire et pour produire des plans d'approvisionnement prêts pour les achats. L'outil donne également aux responsables des programmes de laboratoire un aperçu des problèmes de la chaîne d'approvisionnement, des lacunes en matière de prestation de services, de la consommation et du manque d'efficacité concernant les livraisons, qui entraînent une augmentation des coûts. ForLab a été approuvé par le bureau de sécurité du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), et son utilisation par le personnel du CDC a été approuvée.
Jusqu'à présent, le Botswana, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), l'Éthiopie, Haïti. le Mozambique, le Nigeria, le Rwanda, la Tanzanie, le Vietnam, la Zambie et le Zimbabwe ont utilisé l'outil pour les quantifications dans leurs laboratoires à l'échelle nationale.
Faciliter la mise en œuvre de l'objectif 90-90-90 : Un outil pour aider la transition des pays, du taux de CD4 à la charge virale
Les pays sont confrontés à des défis considérables pour planifier efficacement la mise en œuvre de plans de développement des tests de charge virale, pour atteindre les objectifs 90-90-90 de l'ONUSIDA. Pour surmonter ces défis, le SCMS a élaboré un modèle d'estimation des coûts pour la transition du taux de CD4 à la charge virale, dans le cadre du plan de mise à l'échelle. Après avoir élaboré l'outil du projet, nous nous sommes associés à la fondation CHAI, Médecins sans frontières et d'autres partenaires pour l'incorporer dans un outil de calcul des coûts unique et complet axé sur la charge virale dans le système de santé, qui pourrait être utilisé par tous.
Cet outil vise à aider les pays à modéliser les scénarios de transition pour comprendre les implications, en termes de programmes et de coûts, de la mise à l'échelle des tests de charge virale tout en réduisant la nécessité de suivre les CD4. Cet outil a été inclus à la boîte (EID, Early Infant Diagnosis) à outils d’accélération du dépistage précoce du VIH chez les nourrissons et de la charge virale de l'Initiative pour l'accès au diagnostic (DAI) — lancée lors de la conférence internationale de la Société internationale sur le SIDA (IAS) de 2015 à Vancouver — qui vise à accélérer le développement des tests de charge virale et de dépistage précoce chez les nourrissons.
Essais pilotes de la technologie géospatiale pour optimiser les données
En Éthiopie, l'USAID a demandé au SCMS d'élaborer une stratégie nationale pour la chaîne d'approvisionnement, en utilisant le logiciel d'optimisation de la chaîne d'approvisionnement LLamasoft. Nous avons profité de cette occasion pour démontrer l'utilité du logiciel pour optimiser les réseaux de transfert des échantillons de laboratoire et le positionnement des instruments par le biais d'une étude pilote initiale. Suite au succès de cette démonstration, qui a révélé des économies potentielles pouvant s'élever jusqu'à 1 million d'USD dans les coûts de transfert des échantillons, l'USAID et le CDC ont demandé au SCMS d'entreprendre un effort de collaboration avec LLamasoft afin de développer un outil spécifique pour les laboratoires, utilisant la technologie des systèmes d'information géographique (SIG). L'outil est conçu pour aider les ministères de la Santé des pays soutenus par le PEPFAR à optimiser les circuits de transport des échantillons de laboratoire et à effectuer un suivi de la qualité des tests de dépistage du VIH.
La technologie SIG n'avait jamais été utilisée dans ce but auparavant. Elle fournit une carte de la performance pour aider les responsables du programme à comprendre les difficultés liées à la géographie et à développer des interventions stratégiques informées pour les besoins et la performance en matière de diagnostic. L'outil a été lancé en octobre 2015 et comprenait la boîte à outils d’accélération EID et de la charge virale de l'Initiative pour l'accès au diagnostic (DAI).
Relier les points au Rwanda grâce à un eSIGL appartenant au pays
Un système électronique d'information en gestion de la logistique (eSIGL) fourni par One Network a été acheté et payé par le ministère de la Santé (MS) du Rwanda et le Fonds mondial. L'eSIGL, qui appartient au pays, offre une visibilité de chaque produit du système, du niveau central au niveau des sites.
Le SCMS a géré la mise en œuvre. Nous avons également travaillé avec le MS pour former des « super utilisateurs » au système et effectuer l'installation technique. Pour les 77 centres de santé et pharmacies du district, il n'a fallu que deux semaines pour télécharger les données du stock disponible sur le système One Network, à partir de feuilles de calcul sur papier. Tous ces sites utilisent désormais ce système pour produire des rapports.
Gagner du temps et réduire les erreurs au Mozambique grâce aux appareils de radiofréquence
Pour améliorer l'efficacité des entrepôts, le SCMS a formé et certifié le personnel de l'entrepôt central de Zimpeto au Mozambique, le principal entrepôt du MS, à l'utilisation des appareils de radiofréquence (Rf). Ces appareils sont utilisés pour scanner des codes-barres sur des palettes emballées à différents endroits de l'entrepôt, ce qui permet au personnel d'obtenir instantanément des informations sur les produits à chaque endroit, de compter plus rapidement les stocks et de permettre un mouvement plus rapide des palettes au sein de l'entrepôt. Avant l'installation des appareils de Rf, le personnel pouvait passer plus de cinq heures à déplacer au maximum 60 palettes, contre 30 minutes avec l'utilisation de la Rf. La Rf a également permis de réduire considérablement les erreurs de données, améliorant ainsi la précision des stocks.
Augmenter la capacité de stockage grâce à Warehouse-in-a-Box™ (WiB)
En utilisant une technologie de construction modulaire, l'organisation partenaire du SCMS, IHS, a créé WiB et Clinic-in-a-Box™ pour combler les lacunes de l'infrastructure du pays. WIB est la meilleure solution complète pour un déploiement rapide d'infrastructure. Ses avantages comprennent des économies importantes de temps et d'argent, l'amélioration de la prestation des soins de santé et de la performance de la chaîne d'approvisionnement et le renforcement des compétences des gestionnaires d'entrepôt.
Ces solutions s'occupent non seulement de l'infrastructure physique des établissements, mais également de toutes les composantes opérationnelles, telles que la manutention des matériaux, la sécurité, et l'équipement de bureau ; le développement de procédures opérationnelles standard (SOP-Standard Operating Procedures), et la formation du personnel et des responsables aux bonnes pratiques de stockage. Ces solutions peuvent être déployées plus rapidement que les structures conventionnelles, et dimensionnées de manière à répondre aux besoins particuliers du pays, en assurant un déroulement des projets dans le respect des délais et du budget, avec des établissements répondant aux normes de qualité pharmaceutique.
Au nom de l'USG, le SCMS a commandé ces structures modulaires pour accroître la capacité de stockage et l'accès au traitement en Côte d'Ivoire, au Nigeria, au Rwanda et en Tanzanie.
Élaboration d'un nouvel outil fournissant des informations approfondies sur la chaîne d'approvisionnement pour une meilleure prise de décision à l'échelle nationale
L'outil de diagnostic National Supply Chain Assessment (NSCA) développé par le SCMS, l'USAID | PROJET DELIVER et SIAPS (trois projets financés par l'USAID) permet aux pays d'effectuer un examen complet des capacités de leur chaîne d'approvisionnement et des indicateurs clés de performance.
Les résultats de l'évaluation NSCA fournissent à ces pays une base fondée sur des données pour les discussions nationales concernant les succès, les défis et les stratégies pour les investissements dans la chaîne d'approvisionnement, en vue de soutenir les objectifs stratégiques nationaux et d'accélérer les plans d'amélioration de la performance.
De 2012 à 2015, des évaluations ont été effectuées au Botswana, en Birmanie, au Burundi, en Côte d’Ivoire, en RDC, au Salvador, en Érythrée, au Lesotho, au Mozambique, en Namibie, au Nigeria, à Panama, au Paraguay, au Rwanda et en Afrique du Sud.
Mettre en œuvre des solutions à bas coûts et à fort impact pour l'entreposage au Guatemala
Pendant plus de 15 ans, le Guatemala a acheté et distribué ses médicaments essentiels et fournitures médicales par le biais d'un système régional décentralisé ne disposant pas d'entrepôt central. À cause de cela, aucun lieu central n'était disponible pour le stockage des produits importés fréquemment (pour les programmes portant notamment sur la nutrition, le VIH/SIDA, le paludisme et la planification familiale) et leur organisation en vue des livraisons, ce qui entraînait des pertes d'efficacité. En 2010, à la demande de l'USAID, le SCMS a recommandé une conception à bas coûts, de technicité faible et à fort impact qui pourrait évoluer en fonction des besoins du pays. Par exemple, plutôt que d'installer des unités de climatisation très coûteuses qui devraient être maintenues et alimentées à l'avenir, nous avons recommandé d'installer une isolation thermique dans le toit et de remplacer les murs par des panneaux à double face isolés afin de maintenir des températures fraîches. Ces panneaux sont autoextinguibles et beaucoup plus légers que le béton—des avantages certains dans cette région à forte sismicité.
Le MS a effectué la rénovation, en se basant largement sur la conception recommandée par le SCMS, respectant les exigences des bonnes pratiques d'entreposage dans une structure économique, pratique et durable.
Personnellement, je trouve l'utilisation de lecteurs de codes-barres à radiofréquence (Rf) avantageuse. Je suis capable de faire mon inventaire en peu de temps. Je peux également compter et confirmer les stocks en un clic grâce aux appareils portables de Rf.
—Helena dos Muchangos, Coordinatrice de l'inventaire, centrale d'achat des médicaments du Mozambique